Enfin le vrai été, l'été essentiel
Etrange impression ce matin, impression selon laquelle c'était enfin l'été, je veux dire le véritable été. L'été des peintres, de Corot, de Proust... L'été comme dans les romans du début du siècle dernier, le 20 ème.
Et certes, il faisait moins chaud que ces derniers temps, mais, précisément, la canicule me semble autre chose que l'été, en tout cas qu'une certaine impression qui est pour moi l'été, comme l'odeur oppressante du pollen annonce plus tôt le retour du printemps. C'était donc un ciel bleu, comme vernissé, avec ces nuages, ces humbles cumulus, dont la forme aimable et absurde hante tant de souvenirs et tant de tableaux, forme absurde un peu comme ces bouées inutilisables en forme de canard qu'on trouve, ou trouvait, sur les plages.
Un ciel de Normandie, si semblable selon Duras au ciel de Saigon, où je n'ai jamais mis les pieds.