Étrange banquier
Tu étais, mon Dieu, un bien étrange banquier, tu te riais des niais, qui comptent et recomptent, cuisent et décuisent, et ils ne savent quoi, l'oeuf irréversible du temps je crois, cette rare denrée. Ils bâtissaient leurs nombres comme une nouvelle Babel, comme dans la chanson, toujours le soufflet retombait. Ah, gestes ineptes d'un corps rêvé qui grimpe son ridicule escalier sans s'apercevoir jamais que c'est la roue congruente d'un assoupi 🐹 hamster.
Toi, tu avais des ailes, le soleil brillait tant, mon aigle, que tu ne prenais jamais l'escalier, tu n'avais pas de pieds. Tu disais, que ce soit, et ce nombre impensable, toi-même, tu le posais comme le banquier une ligne de crédit. Tu ne bâtissais rien, vil imposteur, sale démon menteur, tu jouais comme un enfant, les mots mêmes et les règles devenaient par ta magie des semblants, et nul sinon toi ne sut les prononcer, c'est du moins ce que tu prétendis, et l'on te crut, je ne sais pourquoi ni comment, sans doute que deux et deux font,parfois, tout de même quatre, ce n'est que dans mes rêves que je gravis ton immense immensité, ton immense escalier dont les marches sans doute magiques ignorent tout du nombre, et du décompte.