poème de l'été, le ciel comme une balle de revolver
CANICULE
Le ciel traversait nos maisons nos cervelles et nos vies comme une balle de revolver, le ciel traversait nos villes comme l'amour le coeur des filles.
Nos maisons étaient bleues vastes et vides... pleines pourtant de lumière.
Lumière...
Ainsi qu'un son hagard qui ne veut rien dire, une dictée bizarre de folie, de hasard - ça et là oublié un vieillard agonisait dans la chaleur bleutée de l'Eté!
Le ciel traversait nos maisons comme les autos le carrefour.
Un souvenir de toi encore, un souvenir de toi pourtant, me fait aimer l'été.
Commentaire:
pourquoi avais-je tout mis à l'imparfait sauf la fin? C'est que c'est le temps le plus proche du présent, de la durée, et en même temps de l'éternité, comme l'été sans doute (en un autre sens du mot temps). Jacques Brel parle ainsi d'un temps qui s'immobilise, qui n'est pas l'été, mais pas l'hiver non plus.
"Et s'il n'y a pas d'hiver
Cela n'est pas l'été
La pluie est traversière
Elle bat de grain en grain
Quelques vieux chevaux blancs
Qui fredonnent Gauguin
Et par manque de brise
Le temps s'immobilise
Aux Marquises"
Mais ici l'éternité de ce pseudo-été voisine avec le hasard, le désordre, cet autre nom en somme de la chaleur!