folle : descendue du train
Je ne sais plus où allait ce train, vers le midi probablement. Tu m'as tendu un verre de thé, tu avais les traits tirés. Tu m'as demandé si je t'aimais encore, ton visage était étrange et tes yeux si bleus que je les ai embrassés. Tes joues étaient salées, je ne voulais plus te voir pleurer. Tu me dis ton secret, que je ne sus comprendre., car il avait le goût des cendres. Je ne te connaissais pas et tu te souvenais de moi. J'ai ouvert si grand mes bras que tu es descendue du train avec ta valise grise, pleine de faux souvenirs.
Je me demande aujourd'hui encore si un mot de moi aurait pu te retenir. Mais peut-on serrer contre son coeur qui bat un rêve vague qui fuit, qui fuit, dedans la nuit? Un rêve vague, aux cheveux blonds, aux bras trop maigres, avec une valise grise, un rêve blond qui traverse une gare la nuit.