De l'autorité

Les éthologues nous apprennent qu'il y a les individus alpha, et les autres.

On en conclura, un peu vite peut-être, qu'il y a des gens faits pour le pouvoir, et les autres.

Binet: l'autorité se confond avec la volonté, le caractère.

L'autorité a cependant une dimension plus institutionnelle, nous sommes dépositaires d'une autorité qui n'est pas la nôtre, c'est celle du groupe ou des valeurs, que nous incarnons aux yeux de ceux qui se reconnaissent dans ce groupe, ou dans ces valeurs. Durkheim.

En éducation, explique Arendt, les jeunes viennent de débarquer dans un monde dont ils n'ont pas les clés, et dont il s'agit autant de les protéger que de les y initier. Il y a en effet un "propre" du nouveau venu que toute conception violente, politique en fait, de l'éducation, tend à nier. 

Il y a bien sûr une demande d'autorité de ces nouveaux venus, mais l'individualisme contemporain les conduit à croire qu'ils existent, tout faits, indépendamment de leur insertion dans ce Monde qui les précède, qui est tout autant le temps, la durée historique mais aussi naturelle (l'écologie).

Sans doute que les considérations écologiques conduiront à renforcer l'Idée du Monde, à affaiblir l'individualisme (après moi le déluge), à renforcer l'autorité des adultes.

Bien sûr, on peut par démagogie dire du mal de l'autorité, se présenter comme l'ami des jeunes contre l'école, contre le Monde, et appeler cela "pédagogie".

L'autorité suppose chez l'adulte le souci du monde, de la marche du monde, et tout autant le souci des enfants, de leur protection comme de leur devenir grand.

Ne pas oublier l'autre risque, la transformation de l'éducation, et de l'école, en instrument de propagande, ou de la tradition.

Il est remarquable comme de nos jours l'on oscille entre individualisme et traditionalisme, sans juste milieu. En France, le Républicanisme comme solution supposée de ce vacillement, qui est "opinion" même, au sens de Platon.