un peu de morale
Les deux infinis, celui du devoir et celui du Mal. Il est toujours possible de faire son devoir, mais personne ne le désire vraiment, ce n'est pas une pulsion à lire Kant. Arendt dit en somme le contraire, et de fait les individus dotés de valeurs vraies, ayant le sens de l'action, qui ne résident pas dans leur esprit seul mais aussi dans leur corps, susceptibles d'empathie sans être paralysés par elle, ou encore par le doute, courageux surtout, capables de s'oublier, ce qui est encore pragmatisme, font souvent les héros. La pensée aide plutôt à la résistance, qui est toujours résistance au conformisme, une autre forme de courage encore.
Il n'est pas toujours possible de faire le Mal, cela suppose certaines circonstances, un peu comme l'héroïsme.
Il est vrai qu'on peut toujours mal faire, par exemple mal faire son travail d'homme, je veux dire le faire sans aucune bonne volonté, rêver d'être payé pour ne rien ficher du tout, bâcler son ouvrage. C'est un type assez français, dit-on. Le "je m'en foutisme", qui se marie vite avec la corruption.
On considère un peu vite qu'on a tous les droits en amour, que l'amour dispense de la morale. Je ne pense pas qu'à l'infidélité, ou encore aux violences machistes ou autres, à l'emprise. On ne devrait pas maltraiter ceux et celles qui sont amoureux de vous, c'est-à-dire qui manifestement vous aiment et ne se contentent pas de vous désirer. Ici l'individualisme et la religion complotent ensemble contre l'amour, qui n'est pas aimé, fils et fille de pauvreté, et aussi d'expédient, ce qu'il ne faudraitt pas oublier!
Peut-on pour autant reprocher à quelqu'un son dégoût à votre égard, qui a bien des causes, à moins qu'il ne soit qu'une forme particulière de l'indifférence. Celui qui ne sait que faire d'un individu laid, ou qui n'est pas du sexe convoité, risque fort de le maltraiter pour en tirer une forme de plaisir tout de même, sadique, ou du moins de l'ordre du jeu.