les ailes de tes amours
De l'amour tu ne connus que la feinte, tu ne connus que l'ombre, tu ne connus que le mot
Et un peu de chair, de sueur,
Et de faute
Comme il en est d'orthographe
Tu étais le dégoût, la saleté, la morve qui pend au nez
Mélancolique cependant, et toujours amoureux
De l'ombre et de la proie qui fuient ensemble au loin
Et te laissent seul dedans ta chambre, dedans les rues et les ruelles, les campagnes où tu errais alors
L'espérance t'était promise, mais c'était celle d'un autre
Si bien que tu devins à ton tour une ombre, et puis l'ombre de cet autre
Son réve délicieux et morveux du baiser que tu ne connus point
Les filles les plus rêveuses, les plus mélancoliques, te tournaient le dos
Et tu tournoyais dans tes cieux ainsi qu'un aigle famélique.
Tu vins à la ville, tes yeux étaient bleus et calmes,
Toutes les filles te semblaient laides
Toutes les filles te semblaient belles
Les vieilles aussi te trouvaient ennuyeux!
Tu ne parlais pas leur langue
Tu ne parlais aucune langue
Tu dis alors que tu étais étranger
Que tes mots n'étaient pas d'ici
Le temps de les dire, ainsi que des moineaux,
Tous étaient partis, toutes étaient parties
Et tes mots s'étaient brisés par terre!