la cage de ma mémoire - nouvelle version
A une femme brune que je serrais bien fort dedans mes bras blancs
Je te serrais trop fort, car tu pouvais fuir, ainsi qu'un souvenir, et je n'étais pas la cage dont tu avais rêvé.
Mais j'étais la cage! J'étais la prison! Une prisonnière, lancinante ainsi qu'une idée, une musique bien sotte, une ritournelle, y tournait sans cesse, sans rime et sans raison, tentant de prendre au piège de son orbe agaçante une hirondelle, un rêve d'amour, une danse d'autrefois, un air suranné peut-être, un peu de chair parfumée.
Dites-moi, dites-moi, pourquoi l'on nomme en langue vulgaire "violon" la prison... Sont-ils donc si violents les violons des automnes oubliés? Et que moulinent, quelle huile, quelle farine, tous les moulins de l'Arcadie? Et ceux des bouddhas de Java, là-bas, à Borobodur?
COMMENTAIRE
J'ai dû penser en écrivant cela au bon pain, le pain bien cuit, meilleur que le pain trop blanc d'aujourd'hui. On dit que les Indiens d'Amérique se vantaient d'être du bon pain, ni trop cuit comme les Africains ni trop blanc, comme les Européens.