Sur l'existence et son nombre. Nouvelle version avec une lecture d'Eddington
L'existence n'est pas le labyrinthe de la vie, ni de la réalité en général. C'est le matériau insaisissable de ce labyrinthe, non pas la matière physique, mais ce qui rend réelle la structure de la matière.
La structure n'est donc que le possible mathématique, et les mathématiques parlent de ce possible. Certes, on peut donner un nombre à l'existence, mais ce n'est que l'idée de l'existence, car il ne suffit pas de dire que la licorne vaut tel nombre pour qu'elle existe par miracle!
D'un point de vue logique, l'existence est 1 quand le possible n'est encore qu'un demi: 1/2. 0 est l'impossible, non l'inexistant.
Mais n'est-ce pas plutôt le nécessaire qui est égal à 1?
Ou bien les choses sont-elles faites de nécessité ?
Je plaisante, et je ne plaisante pas!
Disons que le nécessaire vaut 1 dans tous les mondes possibles, c'est mon dernier prix.
Frege : l'existence n'est pas un nombre, mais la négation du nombre 0. Exister veut dire que le cardinal d'un ensemble défini par une compréhension (un concept) est supérieur à zéro,.
De son côté, Eddington assimilait l'existence à un concept sans aucun contenu, car le contenu suppose relation. On peut représenter ce concept presque vide par un symbole qui n'a que deux versions, existence et non-existence, disons 1 et 0.
C'est notre esprit qui décompose toute réalité en particules élémentaires toutes identiques, vides, permanentes, et qui introduit les relations mathématiques qui vont conférer à ces particules d'existence des propriétés particulières.
Mais à son tour une relation entre deux entités fondamentales pourra exister, ou non. Elle vaut 0 si au moins une des particules reliées n'existe pas. Et il en va de même des relations entre deux relations, et ainsi à l'infini. On voit qu'Eddington n'appelle pas ici relation une forme vide, mais une liaison entre deux particules fondamentales, de préférence existantes, ou entre deux relations données ou non, en fait des combinaisons.
" In our point of view the relation comes first. That is to say, we classify the different possible relations of an individual particle to the whole structure, and then to each possible relation we assign an independant existence symbol K which indicates wether a particle having that relation exists or not."
La terminologie usuelle nomme "état" la relation avec la structure, état occupé (1) ou inoccupé (zéro).
Il va de soi qu'il ne s'agit pas ici de la réalité absolue, mais d'une simple construction symbolique, à savoir la théorie physique, ou sa base logico-symbolique, son assise, ce qu'Eddington appelle le principe de la feuille blanche !