Le retour. Nouvelle version
Les trains hurlent à nouveau dans la nuit et dans la pluie ils passent à grand fracas tout près de chez moi, tandis que je croque mon matzé, mes cornichons, comme jadis Murakami ses spaghettis, et j'entends à mon tour les pas feutrés des voyageurs d'autrefois, de mes chers disparus, sans nombre sans noms sans ombre.
Que dites-vous? Êtes-vous revenus? Je ne vous attendais plus, même vos mots ne se disent plus. Voyez, je vous ai innombrables tous reconnus, vous n'osiez point, les jours de pluie comme aujourd'hui, gratter à ma porte, vous restiez timides sur le palier de ma mémoire.
Je ne vous ouvrirai pas, puisque vous ne frappez pas à ma porte. Vous marmottiez la langue des souris, la langue de la pluie, et je ne vous comprends plus, mots perdus à jamais, voyageurs innombrables des gouttières, chats faméliques revenus de Iashi, ou bien de Cracovie.