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écrits du sous-sol 地階から
25 janvier 2017

poème en prose du premier été (nouvelle version)

Et plus jamais tu ne seras là pour moi de l'autre côté de la colline. Mes rêves joyeux, vigoureux comme de jeunes chats, enjambaient d'un bond l'autre côté de la colline, et tu trônais, cheveux au vent comme des ailes d'ange, de l'autre côté de la colline.

C'était alors, c'était ailleurs, c'était ici et c'était aujourd'hui. Tu trouvais que j'aimais trop les chats, que j'en mettais partout, des chats, jusque dans mes lettres d'amour, oui des chats et je nourrissais tous ceux qui me tombaient sous la main. Tu étais si jalouse que tu apostrophais en chemin ces sales bêtes, comme tu disais. Ces sales bêtes tes rivales, ma chère, ma chérie! Sais-tu, disais-tu, que ce monsieur-là, oui celui-ci, a des boîtes de pâtée pour chats dans sa besace? 

Mon bel ange à jamais envolée, de par la force de tes cheveux déliés de moi libérée, et de nos étreintes ! Ah, roides roues des moulins, que savez-vous encore du coeur des hommes? Et que savez-vous du temps qui passe, qui passe?

Et il n'a pas cessé depuis hélas de passer, car il ne sait rien faire d'autre ce grand imbécile.

Hélas! Voilà votre science trop bien moulinée, oh moulins!

M'entendiez-vous, moulins de la renommée? M'entendiez -vous moulins de mes enfances et de mes angoisses? Que sont à présent vos ailes devenues? Dans quels fleuves d'oubli, dans quelle eau bien froide plongez-vous vos roues roides?

Mais ces sales moulins ont survécu à nos amours et à tous nos mots d'amour, que je ne mouline plus et eux continuent pourtant de mouliner la même eau!

Chaque porte de chêne du village de l'autre côté de la colline ouvrait sur ce mystère, mi-clos, ainsi que des lèvres. Je buvais l'eau clair des ruisseaux de villages francs, infestés pourtant de mouches qui déjà, comme à présent, bourdonnaient, et se nourrissaient de mon sang, de ta douleur, de mon amour.

Tu me conduisais en auto jusque dans la campagne, car ici il n'y a guère de montagnes.

A jamais tu es là, pour moi, de l'autre côté de la colline,  à jamais je m'y perdrai comme autrefois. Tes lèvres mi-closes laissaient passer d'obscurs et tendres reproches.

EXPLICATION DU TITRE: c'est bien simple, s'il y a un été dernier, il doit y avoir aussi un premier été! L'archétype en somme de tous les étés. Revivrai-je un jour le même premier été, exactement le même, et très précisément? Ah, je mouline, je mouline, je mouline! Qu'est-ce que je mouline, ô angoisses, ô amours!

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écrits du sous-sol 地階から
  • Confiné dans mon sous-sol depuis mai 2014, j'ai une pensée pour tous les novices du confinement! Mais comme j'ai dit souvent, tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre...
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