le point sur le Burkini et la laïcité
Les femmes d'aujourd'hui ne supportent plus les atteintes symboliques à leur liberté, surtout en ce lieu emblématique qu'est la plage. Un burkini n'est après tout, pourtant, qu'un tchador mouillé! Il est donc doublement obscène, car du point de vue religieux, il mériterait, sinon le bûcher, je me trompe de religion, du moins la lapidation. Nuance!
Elles ont pourtant tort, ces femmes émancipées, peut-être musulmanes d'ailleurs, d'invoquer la laïcité: en effet celle-ci garantit la liberté de croire et de ne pas croire, de pratiquer et de ne pas pratiquer, la plus absolue. On ne peut pas non plus interdire toute forme de prosélytisme sur la voie publique, et la plage n'est pas une voie. Bref, je puis porter à la plage des signes ostensibles, manifester des opinions religieuses et anti-religieuses, même si c'est en effet très impoli, contraire à une certaine laïcité de bonne compagnie.
Le combat a donc un autre lieu que la loi: on a pu montrer que des comportements rétrogrades cédaient davantage devant la honte que devant les arguments ou la loi. On a peur de passer pour un plouc, et même le multiculculturalisme cédera devant cette peur, devant la toute-puissance du snobisme!
Rappelons que dans un régime laïc les attitudes supposées religieuses n'ont pas plus de valeur ni de droit au respect que les attitudes hédonistes par exemple. Bref, l'on a parfaitement le droit de réprouver ces attitudes, par exemple au nom de la morale, ici la liberté, l'égalité des femmes et des hommes, etc... Ce que dit très bien Catherine Kintzler. Mais pas seulement à la plage!
On confond tout simplement la question de la sécularisation de nos sociétés et celle de la laïcité, qui suppose la première mais a une définition double:
liberté de conscience totale, dans les limites de l'ordre public, et sécularisation de la vie et du débat publics (mais cela veut dire politique, pas "voie publique").