Quand de la maladie le doigt torve
Quand de la maladie le rayon, le doigt torve, humide, doucereux, effleure tes poumons et les lave, d'une plainte quinteuse d'une morve semblable à celle de tes turbulents et tuberculeux ancêtres tu te surprends alors à rêver du soleil des étés passés, de ses baisers ardents ainsi qu'un buisson où le Divin amant, la divine Amoureuse, avaient fourré leur secret. Et le tien aussi.
Ah, les ombrelles de couleurs vives qui cachaient à tes yeux embrumés le corps alangui de tes chétives amoureuses frisées, ombrelles qui à tes yeux vivaient et se faisaient corolles, méduses plus vives moites et empoisonnées que le tendre pli replet de la maigre mignonne, de la menue pécore.
Et le grand borgne lumineux et jaune te poursuivait de sa haine tenace, incompréhensible comme un pardon, furieux comme un baiser, bientôt tu sombrais dans la plus antique insolation, émerveillé pourtant par les épousailles hargneuses de la déesse et de son humble parèdre.
Comme elle t'en voulait de t'avoir aimé, comme elle désirait, la folle déesse, te jeter, toi et son amour, en un seul sac à toutes les harpies serpentines de toutes les géhennes, pleines d'un froid ténébreux et ardent.
Ah, serpents de tous les édens, de tous les jardins, mordez-moi encore une fois, que je meure pour de bon!