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écrits du sous-sol 地階から
5 août 2017

Enseignement moral et civique

Quelques réflexions sur l'enseignement moral et civique:

La morale est-elle la même chose que le civisme? D'autant qu'il s'agit ici de la morale publique, par opposition à la morale privée, par exemple religieuse, avec ses vertus privées. Elle est donc inséparable de la Cité, de la vision laïque de la Cité.

On peut remarquer aussi que la structure même du programme actuel ne repose pas sur la distinction de la Morale et de la Politique, mais sur quatre catégories complémentaires, le sentir, la règle, le jugement, l'engagement.

Cela ne nous interdit pas, bien sûr, de réfléchir à cette distinction, bien au contraire.

Ce n'est pas seulement que la Morale renvoie davantage à l'individu et à son horizon immédiat (les autres que l'on rencontre dans la vie de tous les jours, comme on dit, mais que serait une vie du dimanche?). Il faut au moins autant tenir compte de la dimension, ou vocation, universelle, en tout cas humaniste (mais il y a les animaux et la cruauté à leur égard dont on peut parler aux enfants, ou dont on doit parler).

L'autre être humain que moi, et son humanité.

Le civisme suppose maintenant qu'on s'inscrive dans une certaine communauté politique, la Cité, avec ses institutions et ses règles explicites, mais aussi son histoire, sa tradition orale. Nationalisme et patriotisme.

 

On peut bien sûr discuter de la loi positive, plus exactement on doit en discuter, mais il faut s'y soumettre, de gré ou de  force. Elle s'impose tant qu'elle n'a pas été démocratiquement abrogée.

La règle de morale n'est pas forcément implicite ou non écrite, elle n'est pas forcément variable, ni relative, ni enfin spontanée, par exemple naturelle ou inscrite dans la nature, par exemple dans la psychologie humaine, ou l'anthropologie générale (prohibition de l'inceste).

Ce qui définit la morale, ou même la règle morale, c'est qu'elle demeure inséparable de la conscience du sujet, de sa volonté, de sa lucidité; de ses progrès enfin.

L'habitus moral est à la fois souhaitable et dangereux, comme d'ailleurs l'obéissance aveugle à la loi, ou à la coutume supposée à tort morale de par son caractère collectif. La morale a forcément une dimension individualiste, ce qui ne veut pas dire qu'elle est égoïste.

 La morale n'est donc pas la coutume sociale, ni religieuse, ce n'est pas non plus le Droit positif, ni même quelque ordre social et politique idyllique, c'est un troisième terme.

Pour rendre cette idée plus claire, on peut substituer au mot "morale" le mot "Ethique", son double grec, car ethos veut dire moeurs.

 

Y a-t-il alors un sens à parler, comme les programmes, d'une "morale publique"?

Il ne peut s'agir que de la conscience du citoyen, qui ne se contente pas d'obéir à la loi, ni bien sûr de la contester en toute occasion. Il est actif, engagé, au service sans doute de l'intérêt général, mais aussi contre l'injustice.

La conscience du futur citoyen: ne pas se fondre dans le tout social ou politique, ou religieux. Le citoyen, cependant, ne se définit évidemment pas par son existence privée, ou professionnelle (mais la morale intervient également dans ces domaines, et on peut en parler).

Il sait, comme Socrate, que non seulement il dépend de la Cité, mais que la Cité, son avenir, dépendent de lui. Il exagère, pour ainsi dire, le besoin qu'a de lui la Cité, pour progresser, devenir plus juste, par exemple.

 

L'éducation civique

Elle enveloppe aussi des connaissances. Savoir ce qu'est une démocratie, des élections, mais aussi des principes:

souveraineté populaire, représentation, Etat de Droit, Laïcité

 

Des valeurs: liberté, égalité, fraternité. Justice.

Les valeurs ne peuvent être définis sur un plan strictement juridique, car elles inspirent de manière créatrice les lois. Progrès.

Maintenant, la conscience civique ne doit surtout pas être du bourrage de crâne, ce qui renvoie non seulement aux contenus, mais aussi à la Pédagogie utilisée (ou plutôt la didactique).

Ce point est crucial.

 

On peut croire éviter ce travers en ayant recours à la participation des élèves, leur engagement dans la classe. On pense tout de suite, et à juste titre, aux pédagogies actives, tout spécialement la pédagogie institutionnelle. Il me semble qu'elle vaut beaucoup plus sur le plan éducatif et moral que sur le plan des acquis cognitifs.

Mais il ne doit pas s'agir de jouer seulement sur la sociabilité naturelle supposée des enfants, il faut faire la part de la réflexion, de la césure entre le soi de l'enfant et le groupe. Castration symbolique dirait le lacanien.

Ne pas leur faire croire non plus que le monde ressemble à l'Utopie de l'enseignant ou du courant auquel il se rattache (par exemple le courant Freinet).

Le Grand Pédagogue.

L'esprit critique est une dimension du civisme, n'en déplaise à ses ennemis (Auguste Comte en particulier).

Ethique, civisme...

Cependant le Programme ne renvoie pas qu'à la Nation et à l'individu ou la société. Il envisage d'autres entités. Par exemple, en condamnant la discrimination, il condamne implicitement le communautarisme religieux, l'auto-discrimination si l'on veut.

L'humanisme: il existe d'autres Nations, d'autres langues, d'autres coutumes et croyances. En même temps l'Humanité est une. Elle a un destin commun, inséparable à vrai dire de la vie biologique et du futur de la Terre. Vernadsky.

De fait, l'écologie remplace de nos jours, pour dépasser l'individualisme, l'égoïsme, le nihilisme hédoniste, les grandes idéologies laïques comme celle du Progrès par exemple, ou le Marxisme.

Problème: neutralité politique stricte de l'enseignant.

Le Genre

Cette notion est rattachée à la lutte contre les préjugés, qui m'interdisent de voir en l'autre une autre personne, mais une personne comme moi-même.

Il s'agit ici de distinguer le biologique (la plupart des êtres humains sont biologiquement mâles ou bien femelles, disjonction logique, ou exclusif) et la construction culturelle. Etre une fille, ce n'est pas seulement une question biologique. C'est un construit historique, anthropologique (F. Héritier).

Mais c'est encore la façon dont l'individu fait avec sa propre biologie et aussi le construit social. La liberté (S. de Beauvoir, Sartre).

Bon, comment expliquer cela aux petits enfants sans avoir la Manif pour tous sur le dos?

 

L'enfance

Et les droits des enfants. Etre à la fois pensant, philosophiquement libre, et dépendant, mineur, d'où des droits supplémentaires et d'autres suspendus.

 

Les valeurs  

   

  

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Commentaires
écrits du sous-sol 地階から
  • Confiné dans mon sous-sol depuis mai 2014, j'ai une pensée pour tous les novices du confinement! Mais comme j'ai dit souvent, tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre...
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