Esprit critique
L'esprit critique, se définit classiquement comme un tamis, un filtre.
Pourtant dans l'estimation d'une idée ou d'un jugement, je fais entrer en ligne de compte un certain savoir du monde pour rejeter une affirmation. Je me méfie de la perspective à laquelle on veut m'assigner et je l'élargis par conséquent. Je m'interroge sur ce qui manque, et pas seulement ce qu'il y a en trop. Il manque des raisons, des faits, mais aussi on me ment par prétérition, peut-être.
Et si, et si... Je multiplie les hypothèses. Et si c'était faux, quelle serait la condition de cette erreur ? Dans quel but peut-on essayer de me duper?
De toute façon il est difficile de maîtriser mon jugement, ses aberrations, sans commencer par juger.
La circonspection: regarder autour, replacer la proposition dans un contexte ou une situation.
Cela n'enlève rien pourtant à la dimension profondément analytique du jugement critique, en ce sens qu'il vise moins à dire quelque chose de plus, ce qui est synthétique, qu'à retrancher ce que j'ai dit de trop, sans en avoir les moyens.
Hélas, la théorie est toujours en dette, elle suppose, elle interprète. Mais il faut le savoir!