Vocation philosophique
Qui etais-je, moi, qui voulais passionnément être quelqu'un, mais ne me reconnaissais en rien? Par orgueil, et par timidité, doute concernant ma réalité même.
Je décidai d'être ce doute, cet orgueil, de l'habiter.
Je devins philosophe dès le premier cours de terminale.
Je devins poète dès le premier cours de première.
Mais ce n'était pas si simple. Il ne suffisait pas d'habiter les nuées.
C'était donc encore objet de lutte pour faire semblant d'exister.
C'était un but que je voulais et que je rejetais.
J'étais un looser, un être tout chimérique, même pas une possibilité.
Une possibilité au fond d'un puits d'eau froide: mon corps, mon âme qui n'était pas une âme.
Etais-je autiste? Même pas. Je n'étais rien qu'une volonté sèche, mais sans but.
Qui rejetait tout but parce qu'elle le recherchait, et que ça la débectait.
Mais était-ce vraiment si compliqué, et si philosophique, demande le psychologue en moi. Ou bien Dostoïevski.