Le Mal, la loi, le droit, le Gauche
En lisant Schelling.
Le mal n'est pas tant l'opposition à la loi que le désir de la pervertir, de lui faire avouer une signification inversée. Satan est un bon avocat, c'est-à-dire un mauvais.
La volonté égoïste se constitue en clef de la loi, fait violence à l'universalité de l'entendement moral, le retourne comme un gant. Au lieu de s'unir à la raison, elle se fait raison, elle développe ses raisons sur le mode de l'apparence, à la fois boiteuse, absurde et systématique. La paranoïa du procédurier et la paranoïa tout court. Ainsi, le Mal suppose l'esprit, mais instrumentalisé par un individu éloquent, et qui prend son narcissisme pour la loi, qui par conséquent s'estime lésé par le Droit, qui fait violence à son désir. On notera le caractère faussement total, totalitaire en puissance, de cette loi gauche.