Poème pour Héraclite et Galilée
Dieu n'est qu'un petit enfant qui souffle dans un ballon, une immense baudruche taillée dedans la nuit. Parfois il joue aussi au tric trac, ou aux dames, maître et des pions blancs et des noirs.
Les idées les plus usées furent d'abord d'éclatants éclairs au sein de l'humaine torpeur, et l'on apprit enfin que l'homme est dans la matrice comme l'oisillon dedans son oeuf en comptant, comme aujourd'hui un morveux, deux et deux sur nos doigts très sales.
Qu'est-ce que quatre? Je le sais, ce sont quatre reines, celle de cœur, puis de pique, de trèfle à quatre feuilles et enfin reine de la fleur de carotte! De la courge, du haricot, du maïs et du caroube!
Puis l'esprit se dégagea de cette glaise, et tandis que la lame de fer blessait à mort la terre, sa mère, et tous nos frères, l'idée se perdait sans savoir brûler, ainsi qu'une fusée mouillée, dans le vide ampoulé et diffus des nombres infinis. Ah, fumées vaines si bien pleines mais - Hélas! - d'ennui, jaillies du bois mouillé d'une science débile, qui ânonne, hi et han, le Yin et puis le Yang, l'univers sans jamais savoir le lire.
Galilée était tranquille, jamais la fumée ne retourne dans sa geôle humide, ni le génie dans sa lampe qui brûle pourtant d'une huile très antique!