Projection de Mercator et quadrature du cercle
Classiquement, l'infini est considéré comme la marque de l'incommensurabilité de deux grandeurs. C'est une faute de diviser 1 par 0, une erreur de catégorie.
Il en va de même, en apparence, quand on veut mesurer une courbe avec une règle rigide et droite. On se trouve vite embarrassé par des grandeurs infinies, le cercle a zéro côté droit, ou bien une infinité... Il en aurait donc aucun, il est donc incommensurable à la règle, aussi petite soit-elle...
Dans la représentation sur un plan d'une sphère, les pôles de ces sphères, simples points, sont représentés par des lignes infinies en droit. Cela montre que le formalisme à l'oeuvre est inadéquat, d'où l'illusion d'un objet infini, qui ne rentre pas dans le cadre, exactement comme la sphère est irréductible au plan.
Donc ce formalisme a des limites, donc il n'est pas universel, car sinon il s'appliquerait à tout sans exception. On ne peut donc ici parler d'une syntaxe pure sans aucun rapport avec le contenu.
Comment appeler ce rapport négatif de la forme au contenu? Je propose de rattacher cela à la notion esthétique de sublime, et de dire que la forme est excédée, ou mieux, débordée, par l'objet, ou le phénomène. Elle n'arrive pas à assimiler son objet, mais il n'y a pas cécité, ni forclusion.
D'où la thèse plus générale de l'engagement ontologique de tout formalisme, et par conséquent du holisme contre tout purisme de la syntaxe. Mais en aucun cas ce n'est une fermeture du langage sur lui-même. On pensera à l'Aufhebung classique.