De la mort.
On voit dans la mort une limite.
On a tort: d'abord, une limite est franchissable.
Ensuite la limite du cercle se confond avec la détermination de ce cercle, son être limité.
La mort est au contraire ce qui m'abolit. Le désordre en moi est tel que je ne suis plus. Personne ne va au-delà de sa mort, car l'on n'est plus rien. Donc elle ne me limite pas, car il n'y a plus de moi.à limiter.
Je puis certes me représenter de mon vivant ce qui a eu lieu avant moi.
Cela n'a pas pour explication que j'existais déjà avant de naître.
Au sens mathématique, une limite est aussi ce vers quoi une fonction tend sans l'atteindre pour aucun argument donné. Ce quelque chose peut être fini, ou même égal à zéro.
Alors oui, la mort est banale, et je ne pourrai pourtant jamais vivre ma mort.