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écrits du sous-sol 地階から
20 janvier 2019

De l'angoisse

Quelque chose que je n'ai pas su oublier, et dont je ne me souviens pourtant pas. Cela m'apparaît tel ses hallucinations à Macbeth, cela m'apparaît comme une réalité extérieure, et je ne reconnais jamais ce dont il s'agit. En tout cas je n'en tire aucun enseignement, et je ne mûris point. C'est comme si cela venait de m'arriver et que j'étais encore celui que j'étais auparavant. Mais l'angoisse m'avertit, en somme, que plus rien n'aura plus jamais le goût de l'innocence. Si du moins l'innocence avait un goût.

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L’angoisse n’est pas un exercice de style et tout philosophe se fait sa propre idée dans un monde dynamique et mortifère qu’il veut forcément à juste titre intemporel. Ainsi, l’angoisse peut être inhérente aux plus jeunes années comme elle peut apparaître au fur et à mesure du temps et de l’incroyable tourment du combat sans fin. Vaincre l’angoisse, l’anxiété, la peur, le trac, est le privilège probablement des artistes au mieux mais le pire est de se dire que cette notion est à la portée de tout le monde. Ainsi, il faut partager l’angoisse avec les employés de bureau et ce qui devrait normalement être réservé à une certaine forme d’élite, avec ses responsabilités innommables. L’angoisse a probablement perdu de sa superbe et n’importe quel imbécile peut s’en prévaloir mais pas au prix d’une hiérarchie qui fait en sorte que finalement, il est offensant d’établir toute chose sur un pied d’égalité. À chacun selon ses moyens. Il y aura l’angoisse du lendemain qui déchante par définition chez celui qui n’est rien et cette même angoisse se traduira de la même manière chez une forme d’élite. Cette angoisse n’est pas la même. Cependant, au travers de la paupérisation, se fait jour la jonction de celui dont l’art était difficile mais qui au surplus se voit contraint de partager à son corps défendant cette épouvantable promiscuité dans le malheur et une forme de déshonneur. Un bourgeois déclassé est un homme dangereux et au travers de sa culture et de son rayonnement intrinsèque, il se révèle infiniment plus nocif qu’une tonne de TNT. De frustration en frustration, il jouit de son imperium mais il doit manipuler le verbe et s’établit alors une hiérarchie normative de facto plutôt vaine. Plus enfermé que jamais dans sa logique élitiste, celui qui se prétend intellectuel cultive une solitude certaine. Rejeté par sa propre classe au nom de ses idées iconoclastes, il n’est pas non plus reconnu et approuvé par ce qui constitue après tout il faut bien dire cette affreuse populace, objet sanctifié d’un ouvriérisme qui n’est qu’un leurre. Ainsi, tout remède se situe dans l’ordre de la pharmacologie, entre le Xanax et le Seresta 50 mg. Philosopher ne sert à rien car c’est prêcher dans le désert dans un monde abject. Tout homme de bien se réfugie alors dans un espace musical, celui des Walkyries au mieux, plus sûrement dans la marche funèbre de Siegfried qui a combattu mais n’a jamais aimé contrairement au héros wagnérien. Ainsi, la boucle est bouclée et l’humain est enfin démasqué avec sa morale croupion de petit bourgeois de province. Gustave Flaubert aurait mieux fait de s’intéresser aurait mieux fait de s’intéresser au mari Homais de Madame Bovary plutôt que sa grue invertébrée et finalement son avocate dont l’unique horizon se situait entre les deux magots et le café de flore ; en l’occurrence cette affreuse Simone de Beauvoir.
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écrits du sous-sol 地階から
  • Confiné dans mon sous-sol depuis mai 2014, j'ai une pensée pour tous les novices du confinement! Mais comme j'ai dit souvent, tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre...
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