Le dressage: même un chat, excité au moment de la
Le dressage: même un chat, excité au moment de la pâtée, arrive progressivement à se contrôler, en ce sens qu'on le contrôle, qu'on le fait passer de la "danse" spontanée au "debout", et de là à "assis". Encore faut-il qu'il soit dans le bon sens, qu'il regarde la main et non sa gamelle...
S'agit-il là de liberté? En tout cas, il a compris ce qu'on lui demandait, et il est heureux, dit-on, de communiquer ainsi avec son maître.
L'homme violent, grandi dans la colère et la bagarre: il cède facilement à la provocation, et lit tant dans le mépris que dans la peur qu'on a de lui une telle provocation. Il se retrouve donc rapidement en prison. Est-ce sa faute? Est-il libre de ne pas être libre?
On doit apprendre à se calmer, à ne pas être en prise si directe avec le bruit du monde, et sa fureur. Cette fois, c'est clairement liberté. La morale serait affaire de gymnastique, et cette gymnastique, c'est l'éducation. C'était du moins l'avis d'Alain.
Il faudrait savoir s'arrêter là, et ne pas poser les questions oiseuses et cependant nécessaires. Ces questions prouvent simplement que nous n'avons pas d'idée très claire de ce qu'est la liberté.
Il y a en tout cas une dimension d'inhibition dans la liberté, je ne me laisse pas aller. Et pourtant, celui qui ne serait qu'inhibé ne serait pas libre. Je me contrôle pour agir, selon mes buts derniers.
Bergson: la liberté comme affirmation créatrice de toute notre durée. J'y vois surtout l'idée d'une synthèse, comment tout affirmer d'un coup? Le poète qui veut trop en dire.
La liberté semble au contraire rupture avec soi. Telle situation n'est plus digne de moi, je pars et par là je dois me recréer sur de nouvelles bases. Il ne me semble pas y avoir de contradiction absolue avec Bergson, du genre "c'est la tradition qui libère", "non, c'est la table rase, nous sommes pour l'avenir." Simplement une polarité.
La liberté est une expérience, qui peut aussi bien aller de pair avec le déterminisme (Stoiciens, Spinoza) que l'indéterminisme (Epicure). Accéder aux mathématiques, c'est rompre avec l'expérience première, c'est s'affirmer sur des bases toute nouvelles, quoiqu'en apparence déterminées. Mais les mathématiques ne sont pas que calcul logique.
Le Droit: il est plein de jeu, et de trous, sur tel plan il est mité, sur tel autre, il a trop de ressources, il dit A et il dit B. On finit pas s'en remettre à la routine: le rituel des référés, le plus souvent. Celui qui connaît le droit, qui sait qu'il n'est pas la loi, cherche la faille, et la trouve.
De ce point de vue, la liberté, c'est le jeu, le jeu avec les règles déterminés, ou les pseudo-règles, comme en Droit.
En tout cas, j'ai passé en revue ici mes principaux centres d'intérêt, du chat au Droit, en passant par les mathématiques et la poésie. C'est déjà ça.