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écrits du sous-sol 地階から
25 octobre 2017

enseignement et éthique

La pédagogie négative: ne pas nuire, laisser la nature faire son oeuvre. Respecter l'enfant. Limite, garde-fou.

La pédagogie positive: s'adresser à l'élève, non à l'enfant, mais à ce qu'il sera demain.

Tension entre les deux, forcément. D'où dilemmes, scrupules, et par conséquent éthique de l'enseignant.

Il n'y a pas à opposer l'élève, son épanouissement, et la culture. La culture ou les cultures? La culture est en soi pluriel, comme Dieu en hébreu.

Les programmes: un choix. L'enseignant doit participer à la définition des programmes, se demander ce qui vaut la peine d'être transmis aux jeunes. Les associations de spécialistes: ne pas laisser le jeu aux technocrates, car c'est ce qu'il y a de pire pour l'école! Avec encore la propagande déguisée en "politiquement correct" ou en "morale citoyenne". Et bien sûr les idées reçues sur ce qui est ou non pédagogique, les idées des journalistes, des parents, des enseignants dont le niveau est médiocre. Arendt: plus les pseudo-solutions font empirer le mal, plus on s'y accroche, car on lit le problème avec ces lunettes déformantes que sont l'idéologie ambiante, la doxa.

Arendt: accueillir l'enfant dans le monde, lui en proposer les codes, afin qu'il s'y insère, qu'il entre à son tour dans la sollicitude à l'égard du monde, de la civilisation, des langues, du temps, de la démocratie, de la nature. Ce n'est pas que savoir, mais c'est aussi savoir.

Sans savoir, ne demeure qu'un dressage qui ne s'avoue pas comme tel, le savoir faire, le savoir être...

S'adresser à la compréhension.

Valeur d'humanité: se comprend par son opposé, l'inhumanité, qui n'est qu'humaine justement! Non pas seulement calculer, mais comprendre.

Reboul: unir, non dans la méconnaissance, la croyance, mais dans l'universel, et d'abord la raison, toujours critique par nature.

Il n'y a pas non plus à opposer l'activité de l'enseignant et celle de l'enfant, qui ne peut être actif sans l'appel de l'enseignant. Fichte. Vygotsky, et certes c'est du russe!

Meirieu fait l'apologie, bizarrement, du grain de folie de l'enseignant, c'est-à-dire de sa croyance, foi, dans son pouvoir, sa capacité à contrer les déterminismes bourdieusiens. C'est en somme l'autorité vue par Binet, et aussi l'effet-maître des sciences de l'éducation.

Le postulat d'éducabilité. Tout élève peut progresser, quelle que soit sa Nolonté... qui est encore volonté après tout. Mieux, ou pire, je peux le faire progresser, moi en personne. Mais cette sollicitude, cette exigence, se transforme en irrascibilité quand l'enseignant veut que l'élève progresse pour lui, l'enseignant, le maître. On secoue l'élève, la gifle.

La dépression, le sentiment de son inutilité. Aragon, être utile, un rêve modeste, un rêve fou? 

La sérénité du maître vue par Meirieu devient indifférence, pause éthique. C'est sans doute une erreur.

Dans la vision républicaine de l'éthique de l'enseignant, c'est bien plutôt la question de la justice, et de la loi. Je ne suis pas au pouvoir de l'élève, il ne peut rien contre moi, car rien ne me blesse. Le maître comme garant du collectif, du politique, de l'institution, peut-être du Monde: tu n'es pas Tout puissant. Et cependant l'enseignant doit croire en sa propre puissance, maîtrise, il doit être solide, et non "sentimental". Vu par Alain, le maître "sentimental" doit être écarté, au même titre que le maître vindicatif. 

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  • Confiné dans mon sous-sol depuis mai 2014, j'ai une pensée pour tous les novices du confinement! Mais comme j'ai dit souvent, tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre...
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