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écrits du sous-sol 地階から
5 juin 2017

Vaticinations à la con

Que signifie le mot "con"?

Le "con" est d'abord quelqu'un de méchant, bien avant d'être quelqu'un de bête. Sa stupidité est comme colorée par sa méchanceté. Il ose tout, parce qu'il imprime une torsion spéciale, méchante, à chacun de ses raisonnements. Ainsi, il serait un excellent juriste s'il ne se servait pas du droit pour avoir en somme tous les droits, pour écraser et tuer son prochain. Il est donc indifférent au sens, à l'esprit de la loi, il n'en retient que la lettre en apparence, en réalité que ce qui peut être lu à la lumière de son intérêt étroit, d'une stupidité sans nom, haine, avarice, malveillance.

Sa pensée est marquée au sceau du verbalisme, il aime les formules, les images, mais c'est qu'il les confond avec la réalité. Une fois qu'il a compris une notion, il en fait quelque chose d'absolu, tout à son service comme le génie de la fable. Il n'a pas le sens du contexte, de la situation, ou plutôt il est bloqué dans une image figée qu'il prend pour la situation réelle.

Il y a eu dans l'histoire du marxisme en particulier des cons dialecticiens. La dialectique était cet abracadabra qui leur permettait d'échapper à leur adversaire, tandis qu'en même temps ils le serrait, cet adversaire, dans l'étau du dogme, posé comme absolu.

Le con aime les jeux où il croit pouvoir tout le temps gagner! Mais il perd quand même le plus souvent. Il faut le plaindre, c'est le plus difficile...  

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Commentaires
R
Clichy, le 6 novembre 1946.<br /> <br /> Mon cher Alfred,<br /> <br /> je ne me suis pas beaucoup manifesté ces temps-ci. En fait, j’ai du mal à me remettre dans la vie civile. Tout le monde m’ignore. Il y en a plus que pour les résistants. Quant à nous, dans notre stalag en Poméranie, on était finalement des planqués. Et puis c’est toujours pareil, l’homme qui a perdu, on lui crache la figure.<br /> <br /> Quand on a été pris à Dunkerque en 40, compenser tous qu’avec l’armistice, on serait revenu à la maison dans les semaines suivantes. Tu parles…<br /> <br /> on peut dire que les boches nous ont bien eu.<br /> <br /> Je me remémore notre amitié. On était quand même bien malheureux pendant cinq ans. Heureusement moi, j’avais la religion et le foyer Maréchal Pétain. Toi, je n’ai jamais bien compris. Et ce n’est pas à Alfred Crémieux, le docteur, que je m’adresse mais au camarade d’infortune. Un jour j’ai demandé à l’aumônier parce que tu ne répondais pas pourquoi tu n’allais pas à la messe. Il m’a regardé de travers, l’air de dire « de quoi je me mêle ».<br /> <br /> Ça fonctionne trop dans ma tête. Moi je voudrais quand même bien trouver un coupable à ce qu’on a vécu car on nous a sacrifié.<br /> <br /> En fait, j’ai bien réfléchi. On a été vendu par les politiciens et on nous reproche d’être des anti parlementaristes qu’ils disent. Enfin, ils en ont quand même bien profité avec leurs copains francs-maçons et la juiverie. Toutes les affaires d’avant-guerre, Stravinsky, Iustric, Hanno (je ne sais plus comment ça s’écrit), ces gars-là, c’était quand même pas des Berrichons ou des Bretons.<br /> <br /> C’est eux qui nous ont foutu dans la panade. Et puis le Front populaire. On aura pu s’entendre avec Hitler pour éviter la guerre mais non. Le juif, gros capitaliste d’un côté et bolchevique de l’autre nous ont fait beaucoup de mal. Et puis n’oublie pas non plus que les francs-maçons, il y en avait partout et même en Angleterre et en Amérique. On a été victimes d’un complot.<br /> <br /> Enfin, entre français, on se comprend.<br /> <br /> A, au fait, tu me demandais des nouvelles de mes voisins dont je t’avais souvent de parler, des Alsaciens qui parlaient entre eux avec un drôle d’accent et qui se sont installés dans l’immeuble en 38 ou 39. Visiblement, ils ont dû faire du marché noir ou quelque chose dans ce genre-là. Les frisés sont venus les récupérer un matin, je ne sais plus mais je pense que ça devait en juillet 42 ou 43. Je n’ai plus jamais eu de nouvelles.<br /> <br /> Ce que je n’ai pas bien compris, c’est qu’ils ont emmené aussi les enfants. Franchement, tu ne trouves pas cela idiot ? Ils étaient bien discrets ces gens-là. Pas très causant. J’ai posé la question à la concierge. Elle a semblée embarrassée.<br /> <br /> Moi, après tout, ce ne sont pas mes affaires.<br /> <br /> Sur ce, je vais aller prendre mon Ricard au café du coin comme tous les midis. Et à 13 heures, je me ferai engueuler par ma bonne femme parce que je pue l’alcool. Pareil d’ailleurs quand je fais ma belote avec les copains.<br /> <br /> Bien le bonjour chez toi, mon cher Alfred ou plutôt respectueusement « docteur Alfred Crémieux ».
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R
Au silence de la parole pesant que subit l’individu, à son incapacité d’enlever sa carapace, succède l’éclair du temps aux termes duquel il baisse son glaive mais n’oublie jamais son bouclier. Son glaive, c’est son instinct de survie. C’est son propre sang mais surtout le sang qu’il a fait couler. Nous sommes tous les mercenaires de nous-mêmes. Et pourquoi donc cette rafale de considérations qui se succèdent les unes après les autres ? Légitime défense ?
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R
Le millefeuille de sa propre vie, conjugué à celui des générations précédentes est tout au plus une explication. Il n’est pas une fin en soi. L’irréversible et très probablement le mot le plus épouvantable de la langue française.
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R
Se lamenter sur son propre malheur, finalement tout relatif, est la négation du martyr d’autrui.
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écrits du sous-sol 地階から
  • Confiné dans mon sous-sol depuis mai 2014, j'ai une pensée pour tous les novices du confinement! Mais comme j'ai dit souvent, tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre...
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