loin de ton pas délicieux
acédie
Mon coeur amoureux n'entend plus tes pas au loin dedans le jardin d'autrefois, et se souvient pourtant, lui qui vit encore à ce rythme délicieux. Que dit la clef qui grince loin de sa serrure? Hélas tu ne passes plus de ton pas exquis et loin de toi je suis déjà un autre, je ne suis plus rien, pas même un souvenir, un rêve, la pluie qui la nuit demande à entrer dedans l'alcôve, la pluie, Zeus peut-être déguisé en or, la nuit pourtant? Ou bien la pluie sombre et misérable, froide et qui mouille? La pluie a-t-elle un coeur comme en a un, dit-on, la nuit?
Mais es-tu encore ? Je doute, et voici que tu n'es plus ; ou bien peut-être ton silence est-il ta présence hors l'odieux bavardage? Oh, pas qui ne passe pas, dis-moi encore une fois ta présence en moi tandis que je suis en toi, dedans le cercle du jardin de jadis! On dit pourtant que l'ange centenaire du jardin merveilleux s'est à jamais tu, ravi, et c'est mon coeur qui à présent a cent ans, si près de ton absence, qui pleure et qui saigne.