En marche, les confinés
Voici ce que j'écrivais en 2017. Sans doute avais-je la prescience du confinement actuel (on est le 1er avril 2020). Et comme le temps passe, trébuche, trépasse ! Par tous les trébuchets, mon prince, te voici pesé !
On avance, on avance, chantait Souchon, on manque juste un peu d'essence. D'essence? Comme dirait Platon, Heidegger préférant l'Etre : celui des étants, aux dernières nouvelles du moins.
Nos sociétés sont bien cruelles, d'instaurer en impératif catégorique qu'il faut se bouger, innover, communiquer, se connecter, et d'imposer à la moitié de la population de rester assis devant son écran d'ordinateur, tandis que l'autre moitié se voit condamnée au chômage, à ne rien faire en somme! Mais il n'est pas donné à l'homme moderne de rester tranquille dedans sa chambre. Il est vrai qu'on verra d'un bon oeil le chômeur se démener, en vain, pour trouver du travail, car le mouvement, même absurde, du petit électron contemporain, est en soi devenu valeur.
Enfin, il y a tant de distractions plus ou moins hypnotiques, qui donnent au cerveau la satisfaction du mouvement sans le mouvement, on appelle cela, ironiquement et en anglais, ce qui va de pair, le sport.
Comme je dis toujours, le malheur des hommes n'a qu'une seule raison, qui est de ne pas savoir se tenir tranquille dans une chambre, devant un écran !