carnets du sous-sol, Dostoievski
Je connaissais surtout les grands romans de Dostoievski, en particulier les frères Karamazov, L'Idiot, les possédés. J'avais oublié cet écrit-ci, cet écrit souterrain, qui me renvoie bien sûr horriblement à ma propre souterrainneté, à cette âme en peine qui se débat et creuse, à la manière peut-être de l'insecte de la métamorphose, plus solitaire que les terroristes des démons, sans rien du soleil de l'Idiot.
On ne peut que se poser cette question: quel lien entre le brillant Dostoievski et ce cloporte intelligent, cette vermine? Et comment encore les contemporains de Dostoievski, qui bien sûr ne connaissaient pas la psychanalyse, ont-ils pu comprendre quelque chose à ce chef-d'oeuvre déguisé en oeuvre médiocre et folle?
Je me souviens d'ailleurs avoir déjà lu ce roman, je ne sais quand, il y a des dizaines et des dizaines d'années, peut-être quand j'étais adolescent, et l'avoir trouvé tout au plus saugrenu, amusant, à la façon dont on hésite devant certains écrits de Gogol, comme le nez.